Nous sommes ravis de vous inviter à notre deuxième soirée du festival Sciences Humaines dans la ville.
Nous rencontrons Arno Bertina, auteur de romans et récits variés qui ont en commun la forme de l’enquête. Arno Bertina nous invite à penser le corps ouvrier et social.
Nous évoquerons avec lui notamment Ceux qui trop supportent, éditions Verticales, 2021 (prix du meilleur ouvrage sur le monde du travail 2022), un récit mené à partir d’entretiens avec des salariés en lutte pour protéger leurs emplois chez GM&S, équipementier automobile basé dans la Creuse.
Arno Bertina écrivain : l’étude des lettres et l’écriture se sont très vite imposées à cet amateur de Jean-Paul Sartre, d’André Breton et de George Bataille, qui va alors user pour la première fois de sa plume au sein de revues littéraires. Il publie son premier roman Le Dehors ou la migration des truites à l’âge de 25 ans, au sein duquel il construit une réflexion autour de l’émancipation du corps au travers de l’histoire, de l’art ou de la communauté.
La question de la communauté est centrale chez Bertina, qui va alors s’associer, à partir de 2004, avec plusieurs auteurs et autrices au sein du collectif Inculte, porté par la volonté de comprendre, d’apprendre avec et par les autres.
Au travers de la lecture des œuvres de François Bon et de sa propre réflexion personnelle sur le monde qui l’entoure, Arno Bertina va alors développer une véritable écriture « du réel », plus sociale, faisant alors le portrait et rendant pleinement hommage « aux marginaux », aux exclus du système économique et social. Une année en France, publié en 2007, représente cette volonté de décrypter le présent à la lumière du quotidien, des expériences et des désillusions de « ceux d’en bas », de ceux qui n’ont pas les moyens de porter au plus haut leurs espérances et leurs attentes. Arno Bertina fait donc de sa littérature un objet éminemment politique, en se consacrant à des enjeux qui lui permettent de recouvrir la complexité et la diversité du réel.