Archives mensuelles : octobre 2024

Mercredi 30 octobre à 19h30 : rencontre avec Pierre Gilbert

Nous rencontrons le sociologue Pierre Gilbert autour de son livre :

Quartiers poupulaires : défaire le mythe du ghetto

« Voir les cités autrement permet de s’émanciper d’une vision qui considère le peuplement comme le principal problème et qui fait du bulldozer et de la grue les principaux instruments du changement social. »

Au sommet d’une colline s’élèvent d’imposants bâtiments rectilignes, bordés d’un côté par des champs et, de l’autre, par des pavillons. Le paysage des cités charrie tout un imaginaire. Elles sont, depuis plusieurs décennies, le support d’une profusion de fantasmes. Après avoir symbolisé le confort moderne et le progrès social de l’après-guerre, leur image s’est rapidement dégradée. On a d’abord dénoncé les cages à lapin et la sarcellite ; plus récemment, on a fustigé des ghettos, des territoires perdus gangrenés par le séparatisme.

Pour combattre ces fausses évidences, qui renforcent la stigmatisation des minorités racisées et des fractions précaires des classes populaires, Pierre Gilbert rétablit ici la réalité des faits. S’appuyant sur une synthèse inédite des travaux en sciences sociales, il met en évidence les formes de ségrégation subies par ces quartiers, expose leurs particularités sur le plan des styles de vie, des relations sociales, du rapport à l’État, de l’emploi, des normes de genre, des aspirations. Et produit ce constat spectaculaire : les cités sont des lieux banals, et leurs habitants très semblables au reste des classes populaires.

Pierre Gilbert est sociologue et politiste, maître de conférences à l’Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis et membre du CRESPPA-CSU.

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Mercredi 16 octobre à 19h30 : rencontre débat avec Bertrand Ogilvie

Nous rencontrons Bertrand Ogilvie à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage paru aux éditions de la Tempête :

Inclassable enfance

C’est un secret de Polichinelle : on n’apprend rien à l’École. Rien sinon qu’au départ, soi-disant, on ne sait rien. Pour l’enfant, l’important à l’École, c’est d’apprendre à obéir. Certes on ne parle pas ici de ces moments enchantés où, grâce à la parole d’un maître, on s’est engagé sur la voie de l’émancipation intellectuelle. Ces récits, bien d’entre nous en ont plein leur besace. Mais « bien d’entre nous », c’est combien ? Ce n’est pas de ce nous là qu’il s’agit dans ce livre mais de l’École comme système : lieu d’échec, d’ennui et de dévalorisation. Or une appropriation joyeuse des pratiques et des savoirs est chose aisée, peu coûteuse et libératrice. Mais c’est avant tout une volonté politique et une autre idée d’enfance.

Bertrand Ogilvie est philosophe et psychanalyste, professeur à l’université de Nanterre et directeur de programme au Collège international de Philosophie, qui s’intéresse aux rapports de la psychanalyse et de la politique, à la violence contemporaine et à l’échec scolaire.

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Vendredi 4 octobre à 19h30 : rencontre avec Alain Ruscio

Nous rencontrons Alain Ruscio autour de son livre publié aux éditions de la Découverte :

La première guerre d’Algérie

La  » première guerre d’Algérie  » commença le 14 juin 1830 à 4 heures du matin, lorsque le premier soldat français posa le pied à Sidi-Ferruch. Les conquérants furent d’emblée confrontés à une force de résistance qu’ils n’avaient pas imaginée, dont la figure emblématique reste l’émir Abd el-Kader. S’ensuivirent deux décennies d’affrontements d’une intensité et d’une violence extrêmes.

Le maréchal Bugeaud et bien d’autres officiers appliquèrent et souvent amplifièrent sur le terrain la politique répressive décidée à Paris par François Guizot, Adolphe Thiers, Jean-de-Dieu Soult, etc. Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités… En 1852, Hugo décrivait cette armée française, « faite féroce par l’Algérie ». Pourtant, cette politique de terreur fut approuvée et même justifiée par de grands intellectuels de l’époque, comme Tocqueville et Lamartine. D’autres, très minoritaires, dénoncèrent la conquête, au nom de critères plus pragmatiques qu’éthiques ou politiques.

Prélude à cent trente-deux années de présence française, la conquête de l’Algérie constitue un moment décisif dans l’émergence de l’esprit colonial – et racial – qui marqua durablement la société hexagonale, et produit encore aujourd’hui ses effets délétères. Une synthèse inédite et sans concession sur des événements aussi déterminants que méconnus.

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