Nous recevons la poétesse Hélène Lanscotte autour de son dernier livre :
Ma femme, cette animale
Hélène Lanscotte, née en 1960, vit tantôt à Paris, tantôt dans le Lot. Poétesse, écrivaine, elle publie Simplement descendu d’un étage (Cheyne), Portraits Sauvages, Rouge Avril, Pas prête (L’Escampette), Ajours (Isabelle Sauvage), J’aime pas les contes, (Albin Michel Jeunesse), Fringales (Arléa) ainsi que des poésies dans les anthologies récentes du Castor Astral et des entretiens avec la peintre Claire Basler. Comédienne-lectrice, elle fait entendre la langue des écrivain(e)s, en lectures solo, complicité musicienne, chorégraphique ou encore en duo performatif. Artiste associée au collectif Les Souffleurs commandos poétiques, elle participe de ses créations en France et à l’étranger.
Ma femme, cette animale :
Le mystère d’Autrui sera-t-il jamais résolu ? Et surtout, doit-on réellement percer son insondabilité pour continuer de l’aimer ? Autant de questions qui animent l’Homme et trouvent des fragments de réponses dans le recueil de poésie en prose Ma femme, cette animale. Dernière perle des éditions Cheyne, l’ouvrage explore les tréfonds du regard amoureux et de l’identité mouvante voire schizophrénique de l’être cher.
Extrait :
« Ma femme crie. Elle crie à petits cris plutôt qu’à grands cris. Elle crie quand elle souffre. Elle crie de surprise, de frayeur subite, de joie, rarement de colère. Ses cris racontent différemment sa voix. Elle dit qu’elle s’en étonne, s’en effraie parfois. Elle ajoute que les cris des autres l’impressionnent énormément et qu’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours sursauté et tremblé aux cris d’autorité ou de disputes.
Ma femme a plusieurs registres de bêtes dans sa voix. Mais surtout plusieurs oiseaux. J’ai en tête leurs inflexions, de la plus grave à la plus aiguë, leur longueur comme leur brièveté, leur mélodie aussi. »